Passionné par la grande parfumerie traditionnelle, Arnaud Poulain lance Les Eaux Primordiales en 2015. Une appellation qui fait écho à ses inspirations littéraires et photographiques rétro-modernes représentatives de son univers intemporel. Arnaud Poulain nous confie sa vision du luxe marquée par une quête exigeante d’émotion et de technicité.
“Les Eaux Primordiales” propose une parfumerie intemporelle qui accorde émotion, précision et raffinement. Quelle serait votre définition du vrai luxe ?
Selon moi, le luxe est en effet synonyme d’intemporalité. C’est avant tout des produits de haute qualité, fabriqués avec la plus grande exigence et un savoir-faire authentique. La créativité et l’innovation doivent être au coeur du process de création. Mais pas seulement. Le luxe c’est aussi la quête d’expériences. Mon ambition était de créer une maison de parfums de luxe ayant pour but de faire vivre des expériences émotionnelles olfactives à travers mes fragrances. La clientèle du luxe est avide de sensations et nous leurs donnons l’opportunité de faire un voyage immobile juste en fermant les yeux et en respirant nos parfums. Je m’efforce de créer des parfums vivants, au fort parti pris, avec un raffinement sans faille, 100% Made in France.
Vous privilégiez les matières premières naturelles. Pourquoi ? Cela oriente-t-il votre démarche créative ?
Un des préceptes des Eaux Primordiales est de mettre la technologie au service de la haute parfumerie. J’utilise en effet des matières premières naturelles dans la mesure du possible (60% des cas), mais pas que. Elles sont l’essence même de la Haute Parfumerie mais malheureusement elles nous limitent dans notre processus créatif. C’est pourquoi, nous utilisons également des molécules de synthèse, plus coûteuses, telles que les muscs, l’ambroxan, les aldéhydes afin d’offrir une palette olfactive large tout en étant gage d’une parfumerie moderne.
Quel est selon vous le sens le plus connecté au parfum et pourquoi ?
Bien que je sois hyperesthésique (tous mes sens sont surdéveloppés), l’odorat est celui qui me connecte le plus à mes créations lors du développement des formules. Celui qui me permet d’avancer sur mes pistes jusqu’à obtenir un résultat olfactif identique à celui que j’ai en tête. En revanche la vue m’est essentielle en amont, pour sourcer mes inspirations. Je lis énormément, je puise mes idées dans le design et l’architecture et bien entendu la vue est indispensable pour retranscrire ces intuitions en formules.
Citez parmi vos créations le ou les parfums les plus proches de ce sens?
Je dirais Couleur Primaire. Ce parfum musqué et aldéhydé qui nous rappelle tant l’odeur du linge propre de notre enfance. Une image me revient constamment, celle de ma quête ultime lorsque j’étais enfant, pour trouver le petit jouet au fond de la boîte de lessive, ma main traversant la poudre granulée pour atteindre l’objet de convoitise.
Quel commentaire concernant un de vos parfums vous a le plus marqué ?
Un client m’a dit un jour : “J’adore sincèrement vos parfums, mais il y a un seul bémol… ils tiennent trop longtemps ! ” C’est le plus beau compliment que l’on pouvait me faire. Mis à part la finesse et la rareté des matières premières, la longévité d’un parfum est gage de qualité. Nous avons fait le choix de positionner la marque haut de gamme, nous nous devons d’être légitimes. Le choix des ingrédients, le sillage et la tenue de nos parfums sont notre priorité.