Le Nez Insurgé est heureux de vous présenter sa première création parfumée : la bougie Raymonde. Ou comment un plaisir des plus simples génère une émotion indélébile…
L’HISTOIRE de Raymonde
Raymonde est née en 1925, fille aînée d’une nombreuse fratrie brisée par la guerre, ses années de jeune fille ont été marquées par la faim. Devenue mère et grand-mère, elle s’est toujours assurée que personne ne manque de rien sous son toit.
Raymonde est une « mamie gâteau », douce, sensible et affectueuse. Elle aime serrer ses petits-enfants contre son gros ventre tout dur, maternel, comme celui d’une femme enceinte.
A Chatillon, l’appartement de Raymonde et Roger est modeste et confortable, à l’image de leur couple, témoin de cette classe moyenne d’après guerre qui mène une vie de commerçant à Paris. Ils s’offrent au fur et à mesure des années les jolies choses à la mode de l’époque mais que l’on garde toute une vie comme ce grand meuble en merisier qui trône dans la salle à manger… Dorothée le connait depuis toujours ce meuble, brillant comme un sou neuf.
Sa partie gauche renferme une corne d’abondance que Raymonde veille à toujours maintenir fournie, prête à ravir à tout moment ses petits-enfants mais aussi tous les gosses du quartier. Ils l’entendent encore les appeler à la fenêtre de l’appartement, interrompant leurs parties de cache-cache géantes dans les jardins de la résidence, pour leur envoyer à tous de délicieux goûters.
Palets bretons, chocolats, madeleines moelleuses, gaufrettes fourrées cohabitent avec les jeux de société de l’étagère du dessous et les fleurs que Raymonde glisse entre les pages du gros dictionnaire pour les faire sécher et les joindre à ses correspondances.
Avec les années, le bois s’est imprégné de tous ces parfums et au plaisir des gourmandises qu’il renfermait s’est substitué un parfum, source d’un sentiment éternel de bonheur et de plénitude. Une madeleine de Proust.
En hommage à sa grand-mère, Dorothée a souhaité retrouver ce parfum si singulier à travers une bougie. Cet objet qui allie le parfum à la beauté d’une flamme simple, vibrante et vivante à l’image de la douce Raymonde.
LE PARFUM
Pour faire revivre ce souvenir, Dorothée Duret a collaboré avec Vanina Muracciole, parfumeur indépendant de talent qui a parfaitement recomposé ce puzzle émotionnel. Ecrire des accords pour traduire un sentiment, c’est le pouvoir du parfumeur. Vanina a composé un accord boisé ambré plein de subtilités. Un bouquet de somptueuses matières premières en provenance de Grasse, berceau de la parfumerie.
Notes de tête : bergamote, styrax, notes vertes fraiches
Notes de coeur : géranium, notes cuir, poivre, ylang-ylang des Comores
Notes de fond : patchouli, bois de santal d’Australie, vétiver de Java, vanille
LA CRÉATION
La réalisation de la bougie Raymonde a sollicité plusieurs artistes et artisans français.
L’univers graphique a été réalisé par Catherine Leuger, graphiste à Bordeaux et créatrice de la charte graphique Le Nez Insurgé. La typographie de « Raymonde » n’est autre que l’écriture de Raymonde récupérée sur une vieille correspondance.
Manon Lacoste, céramiste à Fontgombault , a façonné dans son atelier chaque contenant céramique teinté dans la masse. Un écrin unique fermé par un étouffoir.
Martine Train, brocanteuse à Bordeaux qui a souvent chiné des meubles et objets pour Le Nez Insurgé et qui a patiemment rassemblé les vintages verres Vereco.
Frédéric Butin, artisan cirier à Draguignan a finalement assemblé ces éléments avec tout son savoir-faire.
Céramique fait-main teintée dans la masse, cet écrin est la voix d’un savoir-faire ancestral qui traverse les siècles et qui séduit toujours autant.
Un bel objet utile dont on aime prendre soin, que l’on préserve et dont on réinvente la fonction ; parce que l’on mesure toute la valeur d’un travail artisanal.Ainsi, une bougie devient une jolie boîte dans laquelle on range un bien précieux qui cohabite avec les vestiges du parfum qu’elle contenait à l’origine.
Vaisselle star des années 60, réputée incassable, toutes les familles françaises de classe moyenne l’ont vue traverser les décennies de la table à la cave. Le verre trempé est un des symboles de ces petites révolutions technologiques qui simplifiaient la vie et qu’on regarde aujourd’hui avec tendresse.
Et pour la petite histoire, le berceau des verres Vereco se trouve à La Chapelle-Saint-Mesmin, dans une usine rachetée en 1936 à un certain François Coty. Chaque contenant Vereco a été chiné, pièce par pièce. Ils sont les témoins d’une autre époque, pas si lointaine à laquelle Raymonde appartient.
Le Nez Insurgé est un lieu chargé de symboles, de paradoxes, d’amulettes et d’histoires à raconter. Un fer à cheval Sénégalais signe d’un certain intérêt pour les parfums animalisés côtoie le très chic et mondain vaporisateur Marcel Franck. Fred Cram l’homme canon, dans sa tenue de gladiateur veille sur la jeune et fragile Françoise Sagan. Le violon qui couronne les parfums comme un chef d’orchestre, les gravures d’insectes, champions du flair, les livres… et cette photographie de Raymonde, prise à son insu dans l’Institut où elle a travaillé jeune femme.
Raymonde est un des visages du Nez Insurgé. Elle est l’énergie bienveillante du lieu.
“Je souhaite adresser mes remerciements les plus sincères à Frédéric Burtin, fondateur de l’Institut Très Bien pour sa bienveillance et son soutien dans la réalisation de ce projet.” Dorothée Duret